Au début de cette année 2007, le site de vidéos partagées YOUTUBE savourait son entrée sur le marché japonais : en 14 mois, le site dépassait les 10 millions de visiteurs uniques par mois (il a fallu attendre 51 mois à Google Japan et 55 mois à Yahoo ! Japan pour atteindre ce chiffre).
A la fin de cette année, il en est tout autrement… Le site japonais NICO NICO DOUGA (nicovideo.jp) a surpassé Youtube à une vitesse fulgurante en temps moyen de visite mensuelle (3h14 pour Nico VS 1h00 pour Youtube) et en nombre moyen de visites mensuelles par utilisateur (8,8 fois pour Nico VS 5,2 fois pour Youtube).
Nico Nico Douga a lancé la version Beta de son site en janvier 2007 et a commencé à recruter des utilisateurs en mars. En moins de 4 mois le site a dépassé les 2 millions d’utilisateurs uniques, en moins de 6 mois les 3 millions d’utilisateurs et dépasse en cette fin d’année les 5,5 millions d’utilisateurs !
2 raisons principales expliquent le succès de Nico Nico Douga.
La première est que sur Youtube les utilisateurs peuvent écrire leurs commentaires après chaque vidéo, sur Nico Nico Douga les commentaires sont liés à un moment dans la vidéo et lorsqu’on la visionne les commentaires apparaissent à l'écran. Nico offre donc une vision « active » des vidéos en permettant aux utilisateurs de créer des communautés autour de ces vidéos.
La seconde raison est le « 100% japonais ». Youtube se limite à une traduction sans réellement prendre en compte les spécificités locales. Nico Nico Douga, outre la notion de communauté (le Japon est n°1 mondial des sites communautaires ou SNS), Nico lie son service au monde du mobile : version mobile, partenariat avec Docomo, QR Code, etc.
Nico Nico Nico Douga possède également un modèle économique assez innovant… L’accès est gratuit MAIS lorsqu’il y a trop d’utilisateurs on ne peut pas accéder au service SAUF si l’on souscrit au service « premium » : 525 yens/mois (3,20 euros) avec paiement par carte de crédit ou 1.680 yens pour 90 jours (10 euros) avec paiement par Docomo (paiement mobile).
Alors que les cas d'échec sont nombreux, les compagnies étrangères semblent toujours ne pas avoir compris que réussir au Japon ne se limite pas à parler en japonais mais à penser en japonais…
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