Avec plus de 25 millions téléchargements, Koizora ("Ciel d'amour", un roman dans lequel le téléphone portable joue un rôle-clé) devient le 1er best-seller numérique au monde… via le mobile. Ces romans disponibles au travers des portables sont appelés keitai shosetsu et touchent essentiellement une cible des jeunes femmes de 15 à 24 ans.
Les m-romans constituent un véritable phénomène de société chez les jeunes japonaises qui s’échangent des mails à la lecture d’un rebondissement inattendu ou d’une quelconque information sur leur héros ou héroïne.
En dépit du succès des m-romans, le marché des ouvrages numérisés sur mobile reste dominé par les m-manga (bandes dessinées sur mobile) qui représentent 80% du marché. La valeur des téléchargements d'ouvrages sur téléphone mobile a atteint pour la période d'avril 2007 à mars 2008 quelque 28,5 milliards de yens (180 millions d'euros), soit 2,5 fois plus que l'année précédente et 80 % du total des livres électroniques formatés pour les différents supports de lecture (PC, assistants numériques, mobiles). Les milliers d'ouvrages numérisés proposés y sont vendus pour un prix variant de 1 euro à plus de 15 euros.
Le succès des m-manga s’explique par l’engouement « naturel » des jeunes japonais pour les bandes-dessinées mais surtout par la technologie. En effet, les passionnés de mangas sont généralement des passionnés de jeux électroniques, ils possèdent donc un mobile à large écran et fonctions multiples : la technologie Flash rend réellement l’animation et le combiné peut vibrer en rapport avec certaines scènes de la BD !
Les acteurs du marché cherchent désormais à conquérir de nouvelles cibles telles que les salarymen trentenaires, les mères de famille quadragénaires ou les VRP quinquagénaires habitués par obligations professionnelles à jongler avec leur mobile et qui se rendent compte qu'il n'est finalement pas désagréable de parcourir un livre sur l'écran d'un mobile. C'est en tout cas bien plus facile à manipuler et moins lourd à tenir qu'un ouvrage imprimé, ce qui n'est pas un mince argument de vente auprès d'un public urbain qui voyage debout dans un train bondé, une main arrimée à une poignée. D'autant que la taille des caractères est ajustable, que la luminosité de l'écran (de plus en plus large et de mieux en mieux défini) s'autorégule en fonction de l'environnement extérieur et qu'il est possible de faire défiler automatiquement les lignes à la vitesse de lecture.
Bref, test à l'appui, le pli est vite pris. Les librairies en ligne, ouvertes non-stop et qui présentent quelque 7.000 à 8.000 ouvrages, le savent. Elles offrent désormais de longs extraits à télécharger gratuitement pour se faire une idée. L'acte d'achat est également si simple et ludique (en deux ou trois clics, montant imputé sur la facture mensuelle émise par l'opérateur mobile) que le consommateur nippon télécharge sans hésiter un livre dont il souhaite découvrir le contenu, où qu'il se trouve : dans le métro, au fond du lit, dans le bain, à la ville, à la campagne, et ce, quelle que soit l'heure…
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